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Des rachats de sites en perspective pour Party Poker et 888

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Décollage réussi, lundi 27 juin, pour l'action Party Gaming, le numéro un mondial du poker sur Internet, à la Bourse de Londres : introduit à 116 pence, le titre a grimpé de 10 %, à 129 pence. Cette introduction à la corbeille de 20,6 % du capital valorise la société propriétaire des sites PartyPoker.com à 4,64 milliards de livres (6,97 milliards d'euros). Party Gaming, fondé en 1997, doit entrer dans le Footsie-100 lors de la prochaine révision trimestrielle de la composition de l'indice vedette de la place. L'admission de la société au London Stock Exchange est la plus importante depuis quatre ans.

"Nous sommes ravis de l'accueil de cette introduction en Bourse auprès des principaux investisseurs britanniques", insiste le directeur général, Richard Segal. Ce succès doit nous permettre d'exploiter de nouveaux créneaux. La transparence et la crédibilité sont importantes pour générer la confiance chez nos clients et nos salariés." Pour mener à bien l'opération boursière, la société s'était attaché les services de la banque d'affaires Dresdner Kleinwort Wasserstein.

Les marchés étaient cependant réservés à l'idée d'accueillir cette société. Plus de 90 % de ses revenus proviennent en effet des Etats-Unis. Or, si Party Gaming n'a pas jugé bon de s'inscrire plutôt à la Bourse de New York, c'est qu'au regard de la loi fédérale américaine les paris sur Internet sont illégaux. Le ministère américain de la justice a interdit toute publicité pour le site. Une enquête est en cours, qui vise à prohiber les paiements par carte de crédit des dettes de jeux en ligne.

Un autre point obscur concerne les patrons de Party Gaming. Le fondateur, Anurag Dikshit, diplômé en informatique de l'Indian Institute of Technology et créateur du software originel, possède 41 % des parts. Une avocate californienne, Ruth Parasol, qui a fait fortune dans la pornographie sur la Toile, en contrôle 25 % et Vikrant Bhargava, un associé de longue date de Dikshit, 15 %, le reste appartenant aux cadres ou à des investisseurs privés. Des actionnaires totalement invisibles qui alimentent toutes les rumeurs.

Point noir aux yeux des investisseurs institutionnels, la compagnie est basée à Gibraltar, paradis fiscal réputé pour le laxisme de sa législation dans la lutte contre le blanchiment d'argent. La raison de cette immatriculation est simple : il n'existe pas de traité d'extradition entre le Rocher et les Etats-Unis. Party Gaming s'est aussi installé dans la colonie de la Couronne en raison des dégrèvements fiscaux dont bénéficient les entreprises de jeu sur le Web.

En sus de la centaine de personnes qui travaillent à son siège social, le champion du poker en ligne emploie un millier de techniciens en Inde, chargés de l'administration et du développement informatique.
En 2004, l'entreprise a dégagé un bénéfice de 371,1 millions de dollars (305,82 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 601,6 millions. Surtout, à l'inverse de ses concurrents des paris comme Sportingbet, le risque pour Party Gaming est théoriquement faible. Car la clientèle joue ici contre d'autres joueurs, comme au PMU, et non contre un serveur payé à la commission sur les sommes en jeu.

Malgré les interrogations, Party Gaming se sent en position de force. Sa stratégie consiste à parier que, tôt ou tard, les Etats-Unis finiront par accepter les jeux sur Internet. Présent en Bourse, Party Gaming pourra alors lier des partenariats avec les grands opérateurs de casinos de Las Vegas. A cette fin, la société mère a déjà adopté un nom à des années lumière de l'atmosphère louche des salles de poker : iGlobal Media.

Dommadey

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